Oui la dépression existe à l'adolescence. Cette dépression ce manifeste par une constellation de symptômes: perte d'intérêt, inquiétude, pleurs, dévalorisation de soi ainsi que des symptômes somatiques reliés aux difficultés de sommeil et d'appétits. a présence de ce syndrome dépressif se retrouverait chez 8 à 10%
des adolescents américains contre 10% des jeunes canadiens.
Quant à la dépression sévère, elle est définie selon le DSM-III par:
Perte d'intérêt dans les activités habituelles, humeur triste ou irritable, une perte ou gain de poids, insomnie ou hypersomnie, agitation ou retard psychomoteur, fatigue ou perte d'énergie, sentiment de culpabilité ou d'être sans valeur, difficulté de concentration et des pensées suicidaires ou tentatives de suicide. Les
deux premiers items doivent être présents pour que le diagnostic soit posé. De plus, ces deux symptômes doivent être accompagnés d'au moins trois autres symptômes, et ceci pendant au moins deux semaines. Au Québec, une étude réalisée par Bergeron, Valla et Breton (1992) révèle que 4.2% des adolescents et enfants évalués correspondent aux
critères de la dépression majeure. C'est le trouble dépressif qui vient en tête des troubles cliniques chez les adolescents avec 42% des cas.
Les symptômes dépressifs augmentent de manière dramatique de l'enfance à l'adolescence pour atteindre un sommet vers 17 ans.On peut observer un ratio de deux pour un chez les filles; ce ratio pourrait s'expliquer par:
Le statut pubertaire qui favoriserait une plus grande attention par les filles que par les garçons. . Certaines études semblent démontrer que les caractéristiques de la personnalité reliées au rôle sexuel féminin sont dites plus dépressogènes que celles reliées aux rôles masculins.. La tendance des adolescent à
s'identifier à des stéréotypes féminin ( non affirmation de soi et dépendance) expliquerait le fait que les adolescentes sont plus stressées et davantage sujettes à la dépression adolescents alors que les adolescents vivent des stéréotypes davantage axés sur l'affirmation et l'indépendance.
L'insatisfaction reliée à l'image corporelle constitue également une variable importante qui différencie les filles des garçons. La poussée de croissance et de pois survient en moyenne deux ans plus tôt pour les filles et ce gain de poids se situe principalement du coté des graisses. Une étude de Dornbusch et al. (1984)
montre qu'une proportion grandissante de jeune fille adopte le modèle mince et ce particulièrement chez les familles à haut revenu.
La relation image corporelle estime de soi semble plus forte chez les filles.
Peterson Sarigiani et Kennedy
soulignent que les filles qui vivent la transition de l'école primaire à l'école secondaire pendant les six mois où les changement pubertaires sont à leur sommet ont davantage de symptômes dépressifs. Pour les garçons, ces changements physiques sont beaucoup moins stressants.
Beck
explique la dépression par une triade cognitive qui se traduit par une déformation de l'information et des événements et qui se reflète par une vue négative de soi, de son environnement et de l'avenir.
Dans le model émotivo-rationel, c'est encore l'aspect cognitif qui prédomine; c'est au niveau des idées irrationnelles, et de la faible résistance à la frustration que se situe la problématique.
Diane Marcotte
a effectué une recherche sur 309 sujets, 153 garçons et 156 filles dont la moyenne d'âge se situe à 14 ans. Cette recherche visait à évaluer les liens entre certains aspects cognitifs et la dépression Les principaux aspects cognitifs mesurés sont: pensées automatiques négatives, dramatisation, faible tolérance à la
frustration, croyances irrationnelles. L'analyse des résultats démontre que toutes ces dimensions sont corrélées à la fiable estime de soi et à la dépression. La plus grande différence que l'on retrouve entre les gars et les filles se situe au niveau des pensées automatiques négatives.
Le tableau ci-dessous présente d'autres variables où l'on retrouve des différences importantes entre les garçons et les filles. Ces variables possèdent un lien avec la dépression.
Selon certains auteurs, la présence de pensées automatiques négatives pourraient être décelées dès l'âge de neuf ans. Une étude longitudinale permettrait de mieux évaluer cette perspective.
Il semble que deux dimensions cognitives soient impliquées dans la dépression;
La première dimension se situe au niveau du contenu des cognitions reliées à la dépression ( pensées automatiques négatives) alors que la seconde se situe au niveau des structures ( croyances personnelles) . Plus simplement le premier niveau se rapporte a ce qui est dit et le second à la manière, à l'organisation de ce qui
est dit. Il est possible que ces deux dimensions n'évaluent pas les mêmes problèmes. La deuxième dimension pourrait changer avec l'âge (maturité cognitive, atteinte de la pensée formelle); et si cette deuxième dimension devait changer avec l'âge, la dépression signifierait une forme immature de traitement de l'information! En d'autre mot, il
semble que lorsque tous les changements sociaux, émotifs, physiologiques ne sont pas supportés par une maturation cognitive, les risques de dépression seraient plus élevé. Quant on pense que certaines études révèlent que 40% des américains n'auraient pas atteint la pensée formelle…